Aujourd'hui dans le Rendez-vous des talents, nous accueillons une personnalité un peu spéciale. Thierry Morisseau est psychanalyste et cofondateur du cabinet de conseil en management, Ezalen. Le projet du cabinet : créer une bonne dynamique relationnelle, tenant compte des personnalités des collaborateurs et des objectifs de l'entreprise.
Naissance d'Ezalen, cabinet de conseil en management
2011 marque la naissance du cabinet de conseil en management Ezalen. Thierry Morisseau définit de prime abord Ezalen comme une histoire. Celle-ci est née d'une rencontre entre un spécialiste des organisations et de la stratégie, Étienne Fiessinger, et un psychanalyste, Thierry Morisseau. Ce dernier a constaté pendant sa carrière que le travail occupait une place de plus en plus importante. Leur but : créer une bonne articulation entre l'organisation, sa stratégie et ce qui permet de l'animer. Ce qui met en action une entreprise, ce sont bien entendu ses ressources humaines. À partir de l'audit des personnalités composant une entreprise, les associés d'Ezalen créent des organisations efficaces. Thierry nous confie que la plupart des entreprises, de toutes tailles confondues, souffrent d'un manque de souplesse et de fluidité dans leurs relations. Celui-ci n'a fait que s'accentuer avec la crise de la COVID-19.
Déceler son talent
Selon le psychanalyste, la curiosité de l'être constitue une qualité primordiale. La curiosité de soi et la curiosité de l'autre. Il définit l'autre comme tout ce qui est extérieur à lui et ce qui, par la même occasion, le nourrit. Pour Thierry, la curiosité entretient le désir de l'expérience de la vie. Cela est valable en entreprise, et notamment pour les jeunes collaborateurs. Peu importe où le jeune diplômé se trouve, il doit être curieux de qui lui est donné de vivre, à l'endroit précis où il se situe, et pas nécessairement là où il désirerait être.
La route pour trouver son talent peut parfois être semée d'embûches. L'humain existe par le soutien qu'il lui est apporté, et qui le nourrit. Dans tout processus de recrutement se sentir soutenu s'avère un pas de plus vers la réussite. Cela lui confère une présence, et lui permet de s'incarner davantage. C'est justement le fait d'être là et la qualité de présence du candidat qui convainc l'organisation de recruter. Un autre facteur rentre en ligne de mire : la compatibilité avec les autres ressources, déjà existantes dans l'entreprise. L'expérience et la qualité de présence ne font pas tout, encore faut-il que la personnalité coïncide avec celle des autres collaborateurs déjà en poste. Ne pas être retenu en entretien ne retire en rien la valeur du postulant. La RH d’une entreprise est à même de déterminer si le candidat sera en phase ou non avec son manager, ou encore avec le COMEX.
De la difficulté d'accepter ce talent
Assumer son propre talent et ses qualités, tout comme ses défauts, c'est possible. Certains salariés se retrouvent facilement malmenés émotionnellement. En cause : la crise actuelle, ou encore les nouveaux rapports auxquels ils n'ont jamais été confrontés. Les managers comme les collaborateurs peuvent-être sujets à des questionnements. Face au biais émotionnel qui rentre parfois en jeu, l'organisation doit faire office d'autorité, au sens de réassurance et non de directives au sens propre. Les organisations n'ont jamais été construites à partir de l'émotionnel, mais à partir d'un objectif de productivité. Le cœur de l'activité d'Ezalen est justement d'apporter cette nouvelle réflexion aux organisations.
Accepter les critiques
L'humain peine à accepter les critiques, souvent perçues comme une remise en cause personnelle. Antoine Valle estime qu'au même titre que l'échec qui s'avère indispensable pour un jour atteindre le succès, la critique est essentielle pour se construire. Selon Thierry Morisseau, rejeter la critique puise ses origines dans l'enfance, période de vulnérabilité. Elle nous met devant notre statut d'adulte. Face aux critiques des générations plus chevronnées, les jeunes collaborateurs peuvent se sentir blessés. La critique rappelle l'autoritarisme parental ou d'éventuelles vexations infantiles. Néanmoins, il ne s'agit pas de la même relation. Thierry Morisseau conseille aux managers souhaitant faire part de remarques à leurs collaborateurs de se rappeler qu'ils ont eux-mêmes manqué d'expérience plus jeunes, et que recevoir des critiques fait avancer. Adopter une posture bienveillante est la clé.
Les clés pour un bon entretien d'embauche
Le cofondateur d'Ezalen affirme de nouveau que la qualité de la présence est un atout clé lors d'un entretien. Par ailleurs, il conseille d'éviter de se mettre à la place de l'autre. Préparer un entretien demande de définir le paysage global de l'entreprise : ses ambitions, le poste, les collaborateurs qui la composent, etc. Pour autant, il requiert de ne pas s'imaginer ce que le RH souhaite entendre mot pour mot. Les candidats n'ont pas accès à ce type d'informations, il convient donc de se situer face à la personne, tel que l'on est. Être appelé pour un entretien d'embauche signifie que l'on a déjà suscité de l'intérêt, il convient désormais d'apporter un peu plus de soi.
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